vendredi 30 septembre 2011

Le poker underground


Hier, soirée unique de poker de la semaine. Je n’ai même pas joué on-line, pas envie, crevé et maintenant je suis très discipliné. C’est drôle ce jeu ! Hier encore 2 tirages quinte flush bilatéraux qui partent à tapis contre paire et over-paire et rien ne rentre. 3 configs presque identiques qui tournent en ma défaveur en 2 soirées... Un flip reste un flip ! Je finis tout de même gagnant de quelques 500€, ça fait toujours plaisir.

Le plus marquant a été d’écouter un « ancien », un « flambeur » me raconter sa vie de joueur de poker. Evidemment, Bill (on l’appellera Bill) est blindé de chez blindé, possède des villas un peu partout. Et il me raconte tous les coins dans lesquels ils jouent dans le Sud, enfin les coins... En clair j’ai les adresses exactes de grosses parties privées de la French Riviera. Mon nouvel ami me raconte le déroulement de ces « Dream Tables » mais surtout il connaît personnellement des joueurs pros Français (pas trop durs, un peu livetards sur les bords) avec qui il a gamblé.

Alors ça joue à 5/5, 5/10, 10/20. Les parties 10/20 finissent avec 80k€ sur la table (tout de même). Immédiatement, on pense sécurité, mais si c’est bien un endroit où on peut se promener tranquillement avec des 500€ dépassants des poches, c’est bien là-bas. Tenues par, comment dirais-je, des personnes recommandables mais à qui il faut éviter de demander comment elles gagnent leurs vies, ces parties sont ultra sûres. Le premier qui touche à un des joueurs se retrouve pendu, la tête coupée à la tronçonneuse, les pieds dans le béton, noyé dans le vieux port, la police n’excluant pas la thèse du suicide…Tout ce beau monde prenant une taille ridicule voire nulle, le but étant de jouer entre amis sans être embêté par Monsieur le Fisc qui va demander d’où vient ce bel argent si on se pointe en casino.

Donc, on joue en mixed game : Holdem/Omaha/Razz et Fermé classique et nullo… Il faut évidemment être parrainé pour rentre et papa va aller immédiatement y faire un tour dès qu’il a 5 mn pour descendre dans le Sud ! Il est là papa !!

En fait je me suis appesanti sur les pros connus qui y jouaient et qui ont arrêtés car selon Bill, cela ne jouait pas assez chers pour eux et ont migrés vers les parties ultra privées en casino avec des Emirs ou autres super-hypra blindés. Ils ne jouaient qu’en privé (certes avant la loi autorisant le poker, à part l’ACF…). Finalement, ce sont des parties de rêves, le rake est faible, les stacks sont deeps, l’edge est évident…

Quelles sont les qualités nécessaires pour se maintenir dans ces parties ? Oui je sais j’ai parlé des règles la dernière fois mais là je parle de qualités et c’est un tantinet différent.

Le caractère « adapté »
Il faut apprendre à se faire respecter et donc faire de la rhétorique pour éviter de se faire marcher dessus, tout en connaissant la limite car sinon vous connaissez la suite : la police n’excluant par la thèse du suicide (même si je brode un peu sur ce point, je crois qu’on y pense vraiment surtout en voyant les « calibres » déposés sur le meuble de l’entrée dixit Bill).
Le « bon niveau » de jeu
J’en avais parlé, mais il faut jouer large pour montrer qu’on n’attend pas simplement les As sinon on se fait virer de la partie.
Le style Caméléon
Ne pas avoir l’air d’un intellectuel de gauche, ni d’un capitaliste judéo-chrétien outré par des propos grossiers, mais pas non plus le pire voyou hurlant des insanités, car dans ce monde là, quand on monte en grade on monte aussi en besoin d’accomplissement et d’identification à une société « plus clean » et donc mieux éduquée.

Bref, je rêve de ces parties, non pas sur l’aspect bénéfice financier mais plutôt sur l’aspect « Road Gambler » et goût de l’interdit. Marchant dans les traces des kids de Cincinnati ou autres Doyle Brunson…Les yeux dans le vague, me voyant déjà avec une belle R8 flambant neuve et un smoking blanc avec un œillet rouge à la boutonnière, 50 000 euros de gains dans les poches… Bill me ramène à la réalité en me disant : le but c’est de rester « quitte » (en clair even) sur la journée. La journée ? Ca joue toute la journée ? Ah non l’après midi on joue à la pétanque à 6000€ la partie (véridique)! Ah bon…

Bin c’est que les boules ça fait pas classe avec ma R8…

Keep Dreaming

vendredi 23 septembre 2011

Devinette


Allez, je vous pose une colle. Mais avant tout la phrase classique : « Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

Partie de cash game à 5/5 généralement à 9 joueurs. Autour de la table nous avons 5 joueurs ultra aggros ultra bluffeurs et peu férus de statistiques. 2 joueurs larges passifs qui paient tout et ne relancent rien ou presque. 1 joueur ancien large aggro devenu nit mais possédant une deception value très forte (i.e. s’il se fait défoncer au bout d’un moment ça l’énerve et il repasse du côté obscur de la force et redevient ultra spewy). Et évidemment votre serviteur. Tout le monde est pété de tune (ou a une bankroll conséquente pour cette limite : thin brag) et peut se recaver à volonté.

Cave de départ OBLIGATOIRE (c’est comme ça et cela ne se modifie pas) est de 300€, ce qui est super faible car généralement il y a option tous les coups donc la partie devient 5/5/10. Dès que quelqu’un perd une cave on peut se recaver à 1500€. Bref, on comprendra fort volontiers qu’il faut attendre et ensuite se recaver. Merci les gars !

Par contre, j’ai oublié le plus rigolo : les règles locales plus ou moins explicites :
•On n’écoute pas de musique
•On ne joue pas avec son téléphone
•On ne fait pas le linetard: du style « j’ai bien fait de te 3Bet light car le coup d’avant tu m’avais float et que ta range est hyper polarisée», ca énerve l’ancien qui joue au poker depuis 20 ans (fermé avant) et considère cela comme un divertissement principalement axé sur l’art de « tirer ses cartes ».
•On n’essaie pas de savoir ce que le mec avait après le coup et on ne refait pas le coup : du style « Hé si je mettais 300 au lieu de 500 tu payais ? »
•On annonce bien ses relances car les vieux y voient pas ce que tu poses et y gueulent après
•On fait option tout le temps
•On dit bien joué pour être cool même si on se prend une ventrale dans la gueule dans un pot à 3k
And The Golden Rule : On JOUE LARGE ou on DONNE L’IMPRESSION QU’ON joue large.

Sinon, on se fait éjecter de la partie, ce qui serait dommage car sinon on ne pourrait pas jouer des beaux pots à 4k en ayant un petit edge sur la table (sic). D’ailleurs hier soir pot à 4.5k qui me passe sous le nez avec tirage quinte flush vs les As non relancés préflop (sa race !). Dire que j’étais parti de la maison content en ayant gagné mes 100€ quotidiens on-line…

Dynamique : généralement cela est calme mais large la 1ère heure, puis ça part à boite de partout, les tapis montent et là c’est très loose préflop et ça paie beaucoup (pour changer). Et là la table obéit aux 2 règles impérieuses :
• Le « Si je suis devant » : comprendre : si je gagne : je paie tout car je gagne alors je m’en fous
• Le « Si je suis derrière » ou le « Je suis de 2000 » : comprendre je perds ou je perds 2000€ : je paie tout car il faut que je me refasse

La question est : « Comment jouez-vous la 1ère heure (environ) quand vous-avez 300€ ? »
Attention à la dernière règle avant de répondre.

« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

Keep Going

Stefal Homage :

Thin Brag :
Façon plus ou moins subtile (en tout cas dissimulée) de se vanter.

jeudi 22 septembre 2011

Aurais-je trouvé la solution ?


Longtemps je me suis couché de bonne heure. Oups, ce n’est pas le bon incipit.

Longtemps j’ai spew on-line avec pourtant une impression de maîtrise intermittente du jeu. Assez curieux comme sensation, la sensation de se dire que l’on comprend ce que l’on fait, que l’on comprend ce que la majorité des autres fait, cette sensation étant rapidement remplacée par son yang intégral : le spew ou l’art de se maintenir dans une session en étant dépassé.

Posons-la question à un échantillon de grinders perdants on-line (à savoir 95% des joueurs de poker on-line, seuls 50% l’admettront et encore et je sais de quoi je parle je suis de ceux-là !) Qu’est-ce qui vous manque pour gagner on line ? Les réponses se centraliseront majoritairement sur 3 thèmes :
La bankroll
La technique
La chance

La bankroll est une fausse réponse. Il suffit de commencer bas ou de passer par pokerstrategy qui donne 50€ à tout le monde pour débuter. Les objections sont des faux débats : le « Ca ne m’intéresse pas de jouer à 5c/10c n’est pas une réponse sensée », lorsque l’on n’a pas les moyens on roule en Kia et on ne se plaint pas de ne pas rouler en Aston Martin.
La technique est une réponse.
La chance, bol, veine, cul, chatte, réussite est une qualité essentielle du joueur de poker (cf. mon bel article ici). Mais comme nous ne sommes pas superstitieux, nous appellerons cela variance.

On a donc une seule vraie raison : la technique, la variance faisant partie intégrante de la technique.

Personne ne parlera de la psychologie

Au début la psychologie on-line m’était assez étrangère, on ne voit pas les autres, on a un beau tracker à 5 lignes et 25 statistiques pour tout décortiquer.
Janvier 2011, je débute des sessions de coaching avec mon pote Vieto qui me distillera son savoir sur 5 séances environ. J’ai l’impression de progresser énormément et cela sera un fait, il me parle de la psychologie et j’écoute avec une oreille distraite focalisé sur l’art du 3bet light, du float et du 3barrels bluff…Manu me propose de continuer tant que je fais du volume, afin que ses cours ne servent pas à rien. Je suis assidu, puis moins, puis de moins en moins... En fait je perds et m’enfonce dans une spirale (bon NL50 donc pas très grave financièrement je vous rassure).

Quelle est cette spirale ? Manu dit faut faire du volume. Bon, bin j’essaie de faire du volume. Déjà il faut se régler sur le nombre de tables. Pourquoi 1, pourquoi pas 2 ni 3 et pis 12, 12 c’est bien non ? De toute façon j’ai un tracker ! Rapidement je me règle sur 3 tables. Pour le volume c’est simple, c’est deux heures de poker par jour si je veux respecter mon contrat moral.

Et bien ce n’est pas possible pour moi, j’en suis incapable ! Il y a les jours où je n’ai pas envie de jouer, donc je me force. Résultat : SPEW. Il y a les sessions où je me prends de gros setups, de gros bad beat où je joue bêtement mal et cela influe énormément sur mon jeu mais je veux continuer et donc : SPEW. Il y a les sessions où je gagne beaucoup rapidement et dans lesquelles je me prends pour le roi du poker, je joue tout et n’importe quoi : résultat : SPEW. Enfin et cela a été plus dur à analyser, mais grâce au tracker j’ai pu le voir : ma courbe de gain descend drastiquement après 1 heure de jeu…

Bilan de tout ça :
Se forcer à jouer = SPEW
Jouer en tilt (sic) = SPEW
Jouer longtemps = SPEW

L’erreur ensuite vient du fait que je me suis dis qu’il fallait que je persévère à jouer longtemps car c’est comme ça et qu’il faut faire du volume et gnia gnia gnia. Puis j’ai eu envie d’adapter mon poker à mes faiblesses et pas l’inverse (curieux non ?). Et c’est là où j’ai vraiment compris ce que psychologie voulait dire… Il faut apprendre à se gérer soi même avant de gérer les autres.

Et donc voici ma discipline depuis quelques semaines :
1 session par jour mais uniquement si je suis en forme : bref 4 à 5 par semaines maximum
1 préparation psychologique avant, visant à me calmer et à arriver zen sur mon PC et non pas dans un état hystérique (merci le yoga)
3 tables max
Stop win à 100
(sachant que je joue en NL100 c’est faible)
Stop loss à 200
Durée de jeu maximum
: 1heure

Le résultat est assez édifiant :


Evidemment il faut se poser la question de l’objectif : je joue on-line pour améliorer la technique de mon jeu live. C’est toujours vrai et afin de s’améliorer il faut changer de limite quand on en a fait le tour et pour cela il faut de la bankroll et donc il faut gagner de l’argent...

Quelles étapes à venir.
1.Gagner 4k€ sur chacune de mes 2 rooms actuelles (aucune pression sur le temps)
2.Passer le stop win de 100 à 200 pour apprendre à « gérer le gain » (c’est ridicule mais je suis comme ça et il faut travailler en conséquence)

Keep Going

Homage à Stefal:

Spew :
Art où je suis passé maître : celui de perdre bêtement de l’argent

Incipit :
Masculin, du latin incipire. Un incipit est le terme désignant les premiers mots (ou paragraphes) d’une œuvre littéraire.
L’incipit programme la suite du texte : généralement, il sert à définir le genre du texte et annonce le point de vue adopté par le narrateur ainsi que les choix stylistiques de l’auteur.
L’incipit a également pour fonction d’« accrocher » le lecteur.
Généralement, l’incipit répond à un certain nombre de questions essentielles : où l’histoire se passe-t-elle ? À quelle époque ? Qui la raconte ? Quels sont les personnages ?, etc.

Longtemps je me suis couché de bonne heure :
Incipit de l’excellent « du côté de chez Swann » : Marcel Proust.

Longtemps j’ai spew on-line :
Incipit de la vie numérique d’AndTheRiverCame.

mardi 20 septembre 2011

Retour vers Alicante.




Nous sommes la 2ème semaine de Juillet et je suis à Alicante pour 2 semaines de vacances assez familiales avec des amis. A priori rien lié de près ou de loin au poker. Plage, barbecue, rami, blokus (très bon ce jeu), tapas, barbu(le jeu évidemment) et rosé Français (moi quand je me déplace à l’étranger j’amène mon vin surtout en Espagne !!).

Alicante est gavée de touristes, les Allemands en shorts, les Hollandaises bronzées Vanille Fraise, les Anglais saouls comme d’hab, les Français en Marcel qui nous font honte en gueulant « C’est partie la compagnie » en sortant du car, les Italiens qui hurlent comme s’ils étaient seuls au monde et les chinois qui prennent des photos en se déplaçant à petit pas (c’est facile à reconnaître c’est comme les Japonais mais en moins bien habillés). Un soir, un peu égayé par un repas tapas/vin espagnol (berk) mais jambon cru magnifique (Jamon iberico à prononcer en se raclant la gorge comme si on avait un truc coincé à l’intérieur), petit tour sur le port et là : un casino flambant neuf… Tournoi de poker qu’ils disent.

Bref, on rentre avec mon pote Nico et on se renseigne pour les tournois. Structure boucherie évidemment. L’horreur absolue, un remake de Resident Evil et de Poltergeist. Une vingtaine de tables au RdC à l’effigie de poker stars, ce casino a dû accueillir l'Estrella Poker Tour l’homologue de notre FPS. Au 1er étage 3 tables de cash game : 2/4, 2,5/5 et 5/10 (oui il y a une différence entre 2/4 et 2,5/5 !!)

Je ne le sais pas encore, mais cet endroit où je ne jouerai que 3 soirées est la Mecque absolue des tables à 5/10. Grosse cave, gros fishs, grosse rigolade ! Gros gavage ! A un point, où je n’avais pas trop envie d’écrire cet article juste pour garder le coin secret (un peu comme les champignons).

Au casino meditteraneo il n’y a pas de taille preflop, pas de taille au flop si la mise n’est pas payée, la taille max est de 15€ quelle que soit la limite. La cave à 5/10 est 200/1000, les gens se cavent à 300 environ et partent à boite jusqu’à avoir 1000 ou 1500. Le casino ouvre de 16h à 5h tous les jours. Donc tu arrives à 20h et tout le monde est deep !!!

Les jetons 2,5/5 ont une particularité : je vous laisse la surprise :

Marrant non ? Pratique surtout !

L’espagnol est fou au poker, mais alors complètement fou ! Du grand méditerranéen quoi ! Le rejeton magique d’un Marocain apprenant les règles accouplé avec un Cannois saoul ! Il y a tous les profils :
Le large passif (ultra rare, espèce endémique du bord de la Mare Nostrum qui paie tout et ne mise pas max : un mec le fera avec moi : j’ai 66 il a AQ le flop arrivera KJT !! et checkera tout y compris la river pour m’attraper !!!)
Le large agressif mauvais qui mise gros quand il n’a rien et petit quand il a gros (un grand classique, mais assez délicieux à savourer)
Et des pros locaux : des nits ABSOLUS !! Extrêmement surpris par le fait que cette espèce de requin nain atrophié de l’analyse post-flop puisse survivre ! Et bien si ! Ils sont faibles techniquement mais ont bien compris qu’en ne jouant que JJ+ et AQ+ ils seraient gagnants face au bluffeurs. Juste hallucinant : ils ne 3Bet pas KK ni QQ (t’es fou y’a les As au dessus).
Face à ces pros du sizing je tirerai des ventrales improbables en payant 30 dans un pot de 500 à 3 joueurs sur des flops sans tirages couleurs. Et me ferai copieusement insulté en touchant ma carte sur la river (ici on dit ultima carta !) et bien le ultima carta associé à hiro de puta fera de moi un homme riche mais bien insulté !!

Mes amis pros en mal du .com et ayant déserté la France pour l’Espagne m’avait parlé d’une coutume locale de slowroll (i.e. attendre de montrer le jeu max délibérément pour torturer l’adversaire ra pelant les temps moyenâgeux de la tourmente à la flamme et à la pince).
Et bien j’y ai eu droit। Gourou des « ultima carta » (ce n’est pas pour rien que je me nomme « AndTheRiverCame »), je manipule habilement le hasard et le deck de cartes pour trouver couleur max sur une river sans doublette.
IL EST LA PAPA !! BluffeurDuSud me regarde et fait tapis (on dit « all in » c’est pas rigolo moi je pensais qu’on disait « carpeta » ou un truc comme ça) et donc je paie debout sur la table fier comme un bar tabac. Et là BluffeurDuSud, me regarde et secoue la tête visiblement en plein bluff, je montre donc illico presto ma belle couleur max. BluffeurDuSud qui doit faire un malheur à la Comédie Espagnole (j’imagine que c’est comme ça que l’on nomme la Comédie Française au pays des tapas) continue de secouer la tête mais ne lâche pas son jeu. C’est bizarre mais je commence à avoir des sueurs froides et me dis

« Merde, Merde, 97 sur 86AJ5, ca fait quinte flush et ça bat mon A3, largement prévenu des slow rollers par mes amis de Malaga»

Et là Bluffeur se lève et me claque les cartes au milieu de la table en hurlant « color naturale » qui doit vouloir dire quinte flush car il a effectivement 97

FUCK MY LIFE ! Enculado d’espagnol !

Epilogue :Mes potes de Malaga avaient un jeu : dès qu’ils gagnaient un coup avec quinte ils hurlaient « Escalera Si Papa !! » en clair « Hé oui Papa Quinte!! » devant un parterre de locaux qui ne comprenaient rien à ce « Si Papa !!». Mais moi je n’ai fait que des fulls (qui se disent fulls en espagnol) alors je n’ai même pas pu le hurler. Même quand je run good je suis en plein bad beat.

Keep Going

jeudi 15 septembre 2011

Le bol de Jon


Chanhassen 5h45.

Déjà debout pourtant je me suis couché assez tard ! Mais décalage horaire oblige, me voici encore avec la tête où il ne faut pas…
Chanhassen ?
Charmante bourgade dans la banlieue de Minneapolis Minnesota.
Il y a 3 ans ma boite avait un site à Columbus Nebraska où j’ai pu tranquillement mourir d’ennui de longues soirées en attendant le lendemain, puis j’ai changé et celle d’après avait des sites à Miami et Santa Barbara. Pas mal non ? Et bien comme j’ai encore changé, celle là a de nombreux sites et les miens vont être Minneapolis et Dallas. J’aurais adoré hurler « Sue Ellen tu es ivre » à toutes les passantes de cette belle ville Texane portant fièrement un Stetson blanc, mais non il faut d’abord que j’aille dans le Minnesota (MN).
MN est un état auquel on ne s’attend pas, ultra manichéen de nature, je me suis dit tous les états qui ne sont pas sur les côtes sont des trous mortels. Ayant largement testé le Nebraska, le Wisconsin, le Colorado, etc… J’étais à peu près sûr de moi.
Que Nenni mon petit !
MN est magnifique, plein de lacs (on dit d’ailleurs l’état aux 10 000 lacs), ce qui est visiblement vrai tellement les routes sont tortueuses slalomant entre des mares et des lacs plus grands que le Léman ou autre bassins d’Arcachon. Une vague ressemblance avec les Dombes, en rajoutant une touche de « trouduculdumonde » rappelant les plus belles contrées de la Haute Loire.

Les Américains y sont très sympas, très ouverts et absolument pas racistes ou sectaires, la proximité avec l’Ontario Canadien y est sûrement pour quelque chose, l’esprit fraternel et altruiste des pilgrins fathers a dû descendre tel l’esprit sain sur les apôtres sur nos amis Nord Américains.
Comme vous savez que je suis un des spécialistes mondiaux de la pscychomorphologie Américaine, je dirai que l’Américain est fidèle à lui-même : 120kg 1m98, l’Américaine est un peu différente : on abandonne les 120kg pour 1m60 et on observe plutôt une personne bien tankée style nageuse ou lanceuse du poids soviétique. Remarquez, vu le pays cela est logique il faut quelqu’un de musclé pour avancer face à un blizzard hivernal qui se superpose à d’interminables chutes de neige. La sélection naturelle est partout mon pov Monsieur.

Les routes sont en béton et non en asphalte, sûrement à cause des amplitudes thermiques, il faut dire que la dilatation prend ton son sens ici. Mardi 18h il fait 38C, Mardi 22h il fait 17C, Mercredi matin Papa va faire son jogging matinal de 5h15 comme tous les cons jetlagués de l’hôtel et il fait 0C !! Papa a eu très froid (pour ne pas dire aurait été très gêné de se retrouver tout nu devant une dame) et a pu chanter très fort son chant Marines :
« Le froid est une information, la douleur une sensation ! »

Je peux admirer tranquillement entre deux grelottements l’architecture Chanhassenesque : 5 bâtiments marron et gris dégueulasses alignés, l’un est mon site en question, l’autre une caserne de pompier, l’autre des habitations et les deux derniers des espèces de malls tout bizarres. Ici on ne se fait pas chier avec l’urbanisme Monsieur, tout est pareil est c’est très bien comme ça !

STOP : Oui les impatients j’ai joué au poker, mais il faut tout lire car j’ai envie de raconter ma vie d’abord !

Le soir passe et après une journée de labeur réunionitique à souhait, comprenez qu’il faut boire du café, faire des présentations et éviter au maximum de se prendre des actions interminables, apéro et dîner dans un lodge au bord d’un lac. Juste un pur bonheur, un esprit Louisiane mélangé avec un style rétro colonial. LordFletcher.



Bien bu et bien rigolé avec mon homologue de là bas, le fameux Jon (oui sans « h »). Le Jon joue au poker à mort et donc m’a donné un bel endroit pour aller flamber un peu. Mais avant cela, juste une anectode pour cerner mon bon vieux comparse. Dans son bureau il a une armoire avec plein de bols et de coupes les plus ignobles les uns que les autres. Je lui demande pourquoi et il me raconte :
« Ma femme et moi avons des goûts très différents en terme de décoration »
« Ah ! »
« Oui, à Noël elle m’a offert 2 bols en cuir » (et là ouvrez bien les oreilles car c’est tellement loufoque que tu as plus envie de comprendre « leather balls » que « leather bowls », sachant que couilles se dit aussi balls…)
Bref, tu continues poliment à écouter mais t’as bien envie de te marrer.
« Et donc je me suis tellement plaint à mes subordonnées, que pour se moquer ils continuent de m’offrir un bol affreux tous les mois et ils appellent cela la « bowl ceremony » ».
Trop fort non ? Et bin mon Jon il a au moins 35 bols de merde partout dans son beau gros bureau de gros directeur Américain qu’il est…
Le plus beau étant celui que je vous joins en photo : « un bol en demi-couille de porc », donc en Américain ca donne « A bowl made with half a pork ball »
Pas commun non ?


Et donc le soir, sceptique, me voici dans mon taxi pour aller au casino de « Canterbury Park ». Et là au milieu de Nowhere, se trouve un champ de course et dans le bâtiment un casino avec pas moins de 30 tables de poker !!! Dont 13 sont ouvertes et pleines à craquer. Vous imaginez cela vous ?
Au menu:
Holdem 2/4 3/6 6/12 8/16 15/30
Mixed Game Omaha/Holdem : 30/60
Merde! C’est que ça joue cher ici! Et bien non, c’est du Limit et seulement du Limit. Et voilà, je vais encore perdre un œil car le limit je hais cela !!!

Il y a aussi un Holdem No Limit Survival 200/30.
C’est rigolo ça ! ca veut dire SB 200 et BB 30 ? Moi je dis c’est facile, tu vas pisser quand c’est à toi de mettre la SB et le tour est joué ! Et bien non, cela veut dire : le buy in est de 230 pour tous, on te prend 30 de rake, les blindes sont 1/2 et au bout de 2 heures on casse la table. Interdit de partir avant, interdit de se recaver si t’es pas en dessous de 99$... Mais personne veut y jouer, z’ont trop peur du No Limit !
Bref, « Go for it » en 8/16 le rake est de 10% cappé à 5$. Partie chiante à mourir, où je finis à +25$, génial ! J’en peux plus de ce jeu, mais j’ai joué sérieux et du mieux que j’ai pu, le but ce soir n’est pas de gagner mais de rajouter une étape à ma route pokeristique mondiale.

Ce qui m’a le plus gonflé c’est que je me suis fait level par un con de la 30/60. Crispé sur ma chaise à vomir d’ennui et de fatigue en écoutant un vieux me parler de l’ACF où il n’y a que 4 tables uniquement en omaha et que je vais me prendre un coup de canne dans la gueule de la part de papy Mougeot si je dis le contraire, je vois une masseuse. Chic alors ! Papa y va se faire masser les cervicales qu’il a encore bousillées dans l’avion ! Et bien lorsque je me dirige vers la masseuse « Are you available after ? », le tout gros moche coiffé cheveux pas lavés dit : « No, I will add an extra hour after ». Super ! Juste pour me faire chier !

Allez zou, on rentre à l’hôtel où dehors il fait un froid à fendre les pierres. Je range mes affaires et m’aperçoit avant d’aller me coucher en guise d’ultime bad beat que j’ai oublié mes boutons de manchettes. C’est con, j’ai pris que des chemises à poignées mousquetaires, qui est-ce qui va se promener tel Jumbo l’éléphant avec ses oreilles au vent ? C’est Papa !

Bonne nuit !

Keep keeping bowls and not balls!

PS
Ici il n’y a que des pêcheurs : des pros : l’hiver on roule sur les 60cm de glace des lacs et on fait un trou, on plante une canne, on met une tente dessus, on met la table de poker et on joue et on se saoule en regardant vaguement le fil se tendre de temps en temps. Le radiateur fait monter la Température et zou la bonne journée ! Mais le dicton local se traduit comme suit : qui part pécher a raté son mariage. En clair on se fait chier avec Madame. Et bien Jon adore la pêche…

lundi 5 septembre 2011

Suis-je devenu un linetard ?


Ahh pouah vade retro satanas !

Le fait est que je n’ai plus mais alors plus du tout envie de jouer en live depuis mon retour de Vegas. Peut-être qu’après plus d’une centaine d’heures au Bellagio j’en avais marre, peut être que parce que depuis que je suis rentré les parties me paraissent fades. Certes Uriage est assez différent de Vegas, et on ne peut reprocher à mon casino local de ne pas être à la hauteur ! 3 sessions au global perdantes de quelques euros, mais quelle catastrophe ! 8 personnes sur 10 cavé à 200€ maximum, les deux autres ou devrai-je dire l’autre cavé à 300 et moi à 500 tout seul comme un con avec une impossibilité de jouer des pots 3Bet sans se coucher préflop, avec des marges de manœuvre réduites au flop sous peine de prendre tapis 60€ à la turn dans un pot de 150…

Non, je ne crois pas que cela soit dû à mon désenchantement chronique de retour de sin city mais à une Vérité, Uriage n’est pas le top en ce moment. Mais ça reviendra !

N’ayant pas pu me connecter à Eurosport à Vegas en ayant pourtant bataillé avec le support à grands coups de mails, support qui est compétent en gestion des connections à l’étranger comme moi je le suis en littérature médiévale congolaise.

Aparté pour dire qu’il n’est pas possible de se connecter à Eurosport des USA où alors dites moi comment, et comme j’y retourne (pour le boulot cette fois) dans une semaine et bien je testerai tout ça, pour dire aussi que je suis encore consterné par le support et la qualité de ses réponses de merde. L’art du marketing vous connaissez ? Le tout est de le dire avec des couleurs ! Une belle réponse toute belle avec des couleurs toutes belles et un encart tout beau et un fond de merde qui ne veut rien dire !!! Du genre,
« Votre compte a été bloqué par sécurité, changez votre mot de passe ! »
Ah bon ! Bref je change mon mot de passe
« Votre compte est bloqué, contactez le support ».
« Cher support, j’ai changé mon mot de passe, et mon compte est toujours bloqué ! »
« Cher client (imaginez les couleurs partout autour), Votre compte a été bloqué par sécurité, changez votre mot de passe ! »
Putaing ! Les hackers y se déchainent bien sur ma bankroll internet de merde ! Et zou on rechange de mot de passe et ça recommence…
Abandon ! Retour en France et ça marche de suite. Mail à Eurosport pour leur expliquer et leur demander pourquoi. Réponse :
« Cher client, merci de votre réponse, notre équipe support a tout mis en œuvre pour vous aider et nous nous félicitons du résultat » (avec plein de couleurs !)

Grrr et il me prend pour un con en plus..

Ma stratégie on line est plus que simple. Vegas m’a fait ENORMEMENT réfléchir sur mon jeu, sur le long terme, sur les regs mais surtout sur une chose : le mimétisme est dangereux. Et le mimétisme au poker existe par bien des travers :
1. Il faut jouer comme un dégénéré pour être à la mode, sinon t’es un vieux nit et tout le monde il se moque de toi et toi tu as tout honte : bref tu joue 38/35 avec un 3B de 26% et un fold to Cbet de 18% (c’est pas facile de gagner hein ?)
2. Il faut jouer des heures ! sinon t’es pas résistant et tu ne gagneras pas des milliers ! Oh l’autre il est content car il a gagné 200€, moi tant que je n’ai pas gagné 10 caves je n’arrête pas !
3. Il faut multitabler comme un porc : 10 tables minimum ! Sinon t’es un polio d’escargot qui n’a rien compris au jeu et qui n’est pas compétent à sa limite et qui a donc besoin de réfléchir..

Je me suis donc posé calmement en essayant d’imiter le reg de 5/10 de Vegas : calme, svelte, serein face à l’adversité et qui s’adapte (enfin svelte, c’est moins sûr !).

Quel est mon principal problème on-line : le spew ou l’art ancestral de tout envoyer avec rien !

Pourquoi ? Parce qu’avec le temps ca m’énerve vite ! (curieux ce phénomène non ?)
En tout cas c’est moi et c’est tout ! Je décide donc de me donner une discipline de fer : dès que j’ai gagné une cave j’arrête la session.
Et bien force est de constater que en 10 sessions j’ai gagné 10 caves.. Si bien que j’ai réactivé mon compte PS avec des vieux points pourris hérités du .com et qu’il se passe la même chose 2 caves et 2 sessions. Bon d’accord je joue en NL100 (on ne se moque pas du livetard qui essaie de passer en NL200), mais ça fait plaisir.

Keep Going.
PS
Putaing je suis un linetard !