jeudi 15 avril 2010

Quelques erreurs


Allez un article sur les erreurs à ne pas commettre !.

Ce thème est ultra classique et a été visité et revisité dans de nombreux ouvrages. Je ne souhaite pas forcément faire de l’originalité mais tout simplement donner mon éclairage sur le sujet. Après avoir comparé ma liste à celle des pros, je suis assez loin de leurs concepts. Ce qui me fait dire 2 choses :
• Soit je me trompe lourdement
• Soit ces fameuses 10 erreurs à ne pas commettre évoluent avec le temps..

Donc dans l’ordre :
I) Ne pas choisir ses parties
II) Jouer fatigué ou alcoolisé..
III) Faire un continuation bet systématiquement
IV) Regarder le flop avant ou en même temps que les autres
V) Ne pas adapter son jeu selon les joueurs
VI) Ne pas se recaver et jouer « short stack »
VII) Ne pas être conscient de son image
VIII) Se maintenir dans une main avec un tirage perdant

Ne pas choisir ses parties
« Bonjour Monsieur XXX, Comment allez-vous ? Vous avez fait une belle performance au tournoi d’hier ! Alors vous mangez au restaurant ce soir ? Aves-vous reçu notre nouvelle carte de fidélité, vous êtes statut silver à présent »
Ah que c’est agréable d’arriver dans son casino habituel, j’y suis bien traité, je connais tout le monde, on me connaît, j’y ai des amis, des ennemis. J’ai une fiche sur chaque joueur..

OUI MAIS !

On dit que plus un cercle/casino est vieux et plus il regorge de bons joueurs.. Ce qui est vrai.. Si de plus ce casino n’est pas très grand ni très touristique, on finit par retrouver un bel aquarium à requins en tout genre.. Lors d’une de mes dernières parties, après un bref tour de table, je voyais un et un seul fish à la table, certes les autres joueurs n’étaient pas des stars de l’EPT mais tout de même des joueurs de bon niveau contre qui gagner est possible mais demandera de la concentration.

Et puis lentement le monde des joueurs de notre cher casino a évolué. Le père Noël qui perdait 2000€ par soir pointe chez l’abbé Pierre, les Russes en vacances sont rentrés chez eux, mais surtout le jeune joueur qu’on bluffait facilement et qui ne lâchait jamais ses tirages a commencé à mieux jouer la position, a mieux sélectionner ses mains de départs, à plus relancer sur la turn, etc.. Bref le niveau est meilleur, vraiment meilleur…

Alors que se retrouver dans un casino à Juan Les Pins en plein mois d’août avec tous les riches vacanciers qui découvrent le tapis vert est nettement plus profitable pour la bankroll..
Donc choisissez vos parties, mais faites le bien ! A l’instar de Thomas Bichon la nouvelle égérie de pokerstar qui s’est expatrié à Marrakech pour augmenter sa bankroll puis à Londres pour se préparer à l’EPT.. Que faites-vous ce soir ? Poker argent ou Poker apprentissage ? Choisissez mais ne subissez pas !

Jouer fatigué ou alcoolisé

Cette phrase parle d’elle-même. Et j’ai déjà fait un article sur le sujet. Donc si vous souhaitez, comme je l’ai fait souvent aller prendre un verre à 500€, en cash game plutôt que dans un pub, et bien faites !

Faire un continuation bet systématiquement

Le continuation bet : ou mise de continuation qui consiste pour le relanceur à miser au flop même s’il n’a rien.. Là encore d’excellents articles existent sur le sujet, les facteurs principaux à prendre en compte étant :
• La position
• La taille de notre tapis et de celui des autres
• La texture du flop
• La fréquence de notre continuation bet
• Le profil des joueurs adverse
• Le nombre de joueurs adverses
• Etc..

Dans tous les cas, ce continuation bet ne doit pas être systématique, Miser AK pique premier de parole sur un flop 987 à cœur avec 4 joueurs larges dans le pot donc un short stack est une belle connerie..

Regarder le flop avant ou en même temps que les autres

Simple, efficace, sans danger et diablement utile.. Alors pourquoi si peu de joueurs le font ?
Il suffit de lire « Books of tells » de Mike Caro pour s’en convaincre et on arrive à quelques lois simples :
• Le joueur adverse scrute le flop, puis le parcours, puis regarde le relanceur : « Il n’a rien trouvé et après avoir cherché désespérément sa carte deux fois, il fixe d’un regard de tueur le relanceur pour éviter qu’il mise »
• Il regarde le flop, regarde ses jetons et regarde le flop : « il a trouvé quelque chose, il misera ou suivra une mise »
• Il regarde le flop, regarde les jetons du relanceur : « de pire en pire, il se demande combien il va pouvoir prendre à l’autre : il est fort »
• Il regarde le flop, regarde ses jetons puis bricole son i-phone ou se met à regarder le plafond. « Il est énorme ! ne pas miser et se coucher sauf si on a carré ». Caro appelle cela « I wonder if it’s raining in Cincinatti »…

Et bien se priver d’informations comme celles-là est une erreur importante…

D'autant plus que la nouvelle réglementation oblige les croupiers (de casino) à lire le flop à haute voix, donc plus besoin de regarder !!

Ne pas adapter son jeu selon les joueurs

En clair bluffer un joueur qui paie tout ou relancer une serrure qui n’a fait que miser tout le long du coup..

Hier encore je vois un bel exemple.
Un joueur que je jugeais sensé relance à 30€ (Blindes 5/5 tapis profonds), il est payé par un maniaque qui ne lâche rien. Flop KT3 avec 2 carreaux. Le maniaque mise, il relance au triple. Maniaque paie. Le pot fait alors 350€ environ. Turn : 3 de pique. Maniaque checke, sensé mise 120€. Maniaque paie. River : 5 pique (sans couleur sur le flop). Maniaque checke et sensé fait tapis à 350€ dans un pot de 770€. Maniaque réfléchit (du moins essaye !) et suit avec AJ dépareillé pour une belle hauteur. Sensé, dépité, montre A9 carreau pour hauteur inférieure et un beau tirage couleur raté..

N’importe qui aurait lâché la main mais pas maniaque et c’est pour ça qu’il s’appelle ainsi..

Ne pas se recaver et jouer « short stack ».

Hommage à mon ami Guillaume avec qui j’ai discuté de ce sujet récemment.. Et je me suis aperçu en relisant mes CR de parties, que cela m’avait coûté cher, très cher…
Le paysage est simple : cavé max, après un ou deux bad beats je me recave max puis je redescends.. Et là il me reste 100€ à jouer sur une table qui relance souvent et où je vais être continuellement menacé à tapis, où je ne pourrais plus relancer mes mains potentielles, où je ne fais plus peur à personne.. Et bien il faut prendre une décision, soit se recaver soit partir.. Jouer dans des conditions inconfortables alors que le tilt guette est pire que tout, et certes pas rentable à long terme. Dans mon cas, je suis parti non sans mal mais je l’ai fait.

Ne pas être conscient de son image

Là encore un grand classique.. Mais l’image conditionne énormément de chose à la table. N’avez-vous pas remarqué comme il est facile de bluffer quand on a une image de joueur serré et que l’on vient de gagner un ou deux gros pots, comme il est tout aussi aisé de se faire payer ses monstres après être entré dans de nombreux coups et avoir montré des bluffs pourris ??

Mais, il est tout aussi facile de s’étonner que l’on nous paye nos bluffs à la river, en ayant une image de joueur large perdant. Et de pester contre la chance, car on ne nous paye pas 1 euro notre carré floppé avec notre image de coffre fort Suisse..

Bref, il suffit de le savoir et d’agir en conséquence.

Se maintenir dans un coup avec un tirage perdant.

Le flop est QT8 avec 2 cœurs et détenons fièrement 97 dépareillés, donc un 6 ou un J nous donne la quinte. Mais voilà, un joueur large mise le pot, relance d’un joueur serré, suivi par un joueur inconnu.. A nous de parler.. Que faire ? 32% de chance de toucher a quinte pourtant..
Oui mais !
Et si un de ces joueurs avaient J9 ? et si un autre avait un brelan ? et si un autre était sur les cœurs ? Bref, il faut lâcher sa main et « wait for a better spot » comme on dit..

2 commentaires:

Eiffel a dit…

très intéressant, blog prometteur, j'ai aimé aussi le "style" narratif des autres billets... du fond, de la forme, VGG !

i stay tuned ;)

Andtherivercame a dit…

many thanks

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